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Comme dans l’œuvre de tout compositeur, l’unique, l’unicité, l’identité et le chemin sont définis avant tout par un langage que le compositeur lui-même a créé. Il est alors logique, de voir son œuvre, comme l’expression de son langage, ou une œuvre comme l’expression d’un langage. De la musique d’Alice Orpheus quatre piliers semblent se dégager, et ce sont ces quatres piliers que nous allons explorer ici.

CLASSICAL MUSIC

a/ Instrumentation classique

b/ Structure

c/ Thèmes et motifs

 

CONTEMPORARY CLASSICAL MUSIC

a/ Musique concrète

b/Musique minimaliste répétitive  (répétition  and bande enregistrée)

c/Instruments préparés

 

ELECTRONIC MUSIC

a/ Aphex Twin , une proposition de noise music

b/ Hyperpop, le vocabulaire de la tension 

c/ Ambient et synth music

 

JAZZ

a/ Harmonisation

b/ Improvisation

1 / MUSIQUE CLASSIQUE

 a/ Instrumentation  classique 

La musique d’Alice Orpheus puise ses racines dans la musique classique. Son instrumentation en une preuve éclatante. Dans ses bandes enregistrées, toute une partie de l’instrumentation gravite autour des instruments de l’orchestre.Dans les larges pièces que son De la Spiritualité (piano+ bande orchestrée enregistrée + screen) Electric Bird I (youth orchestra+ bande  enregistrée) Noguchi (piano+ bande orchestrée enregistrée + screen) ou Fears (violon + bande orchestrée enregistrée) la flute (soprano et alto), la clarinette et le hautbois sont largement présents.

Les cuivres aussi sont utilisés dans ces  quatres  pièces citées, notamment les trombones et les cors. les percussions tel que  le marimba (instruments clef de l’écriture d’Alice) le vibraphone, le xylophone, les temple blocks et timbales sont aussi largement présents.

N’oublions pas qu’au centre de l’instrumentation d’Alice se trouve l’un de ses instruments : le piano.

Dans sa musique de chambre, c’est le piano que l’on retrouve mais aussi  les percussions telles que le marimba (How she looked at the sea), les cordes tel que le violon (Fears), ou l’alto (Underneath), et surtout le piano qui sont au centre du répertoire d’Alice.

En 2020, c’est exclusivement autour des percussions et claviers qu’Alice écrit son cycle Paintings  trois pièces : Sun Rays, Congolese Rain Forest  et Eugene by the sea.

 

b/ De la structure

Devant l’étendue des formes qu’offre le répertoire de la musique classique, et devant l’écriture de pièces qui empruntent autant à la musique classique qu’à la musique électronique, la question de la structure est au centre de sa narration musicale.

La forme sonate a souvent sa place comme dans le cycle Paintings, ou  Noguchi  et la volonté de formes plus abstraites, voire permutables, se retrouve aussi au cœur de certaines de ses œuvres. Without care (hautbois + bande enregistrée) ou On the docks (pour piano) obéissent, toutes deux, à des structures flottantes.

Dans Fears (violon + bande orchestrée enregistrée) c’est l’influence structurelle du premier mouvement du Sacre du printemps d’Igor Stravinsky, fait de thèmes et motifs qui s’enchaînent sans se répéter, que  l’on perçoit clairement.

 

c/ Thèmes and motifs

Parmi les fondations de l’écriture musicale d’Alice, se trouve la notion de thèmes et de motifs, qu’il a autant étudiés chez Wagner que chez Beethoven, ainsi que chez Schoenberg et les sérialistes.

 C’est notamment à partir de De la Spiritualité que la notion de thème deviendra dominante. Dans la répétition des thèmes et leur réharmonisation, il y a la volonté pour Alice d’accompagner le spectateur afin qu’il ait le temps de l’identifier, au milieu d’une écriture parfois dense.

 

2 / LA MUSIQUE CLASSIQUE CONTEMPORAINE

Comme certains l’on définit, il n’y a pas une musique mais des musiques électroniques qui, peut-être, ont construit des gestes en commun, à des moments différents de l’histoire. L’influence de la musique électronique dans la musique d’Alice Orpheus relève de deux polarités : la musique classique contemporaine des années 50 et la musique électronique populaire des années 90-2020

a/ Musique concrète

Il y a bien des façons de comprendre et d’envisager, l’histoire de la musique électronique. L’angle que semble avoir choisi Alice est celui d’une époque qui peut se résumer par le détournement d’un geste industriel en utilisant,  à des fins musicales, des machines dédiées à toute autre chose. Aujourd’hui, ce détournement du geste, a été absorbé et digéré par le monde industriel, qui en a fait un commerce en produisant des outils de musiques électroniques.

A travers l’utilisation de ces outils digitaux que sont les logiciels d’enregistrement, Alice réutilise (comme dans Electric Birds I & II) , les techniques de l’école française  de Pierre Schaeffer et Pierre Henry, en  transformant ses propres enregistrements, afin de créer de nouvelles matières texturales.

Dans Electric Bird I, les samples de piano, enregistrés sont traités de manière à produire une matière quasi figurative qui représente, au final, les oiseaux.

 

b/ Musique minimaliste répétitive and bande enregistrée

Comme sa génération, il y a eu, pour Alice, un avant et un après Steve Reich / John Adams. L’importance que ces deux compositeurs ont eu, dans le répertoire que l’on définirait aujourd’hui comme musique minimaliste répétitive, est sans précédent.

Si les éléments de répétition minimaliste apparaissent clairement dans certaines pièces d’Alice, ils sont plus que dominants dans Electric Birds I & II

Par ailleurs, il y a,  dans ces deux pièces, l’influence d’un Philip Glass dans son rapport volontairement naïf à l’harmonie.

La pièce de Steve Reich, « Different Trains », et la présence d’une bande enregistrée dans la performance finale, a eu un impact majeur sur le travail d’Alice. En effet, dès Electric Bird, le travail sur des bandes enregistrées, va devenir de plus en plus central dans le travail d’Alice.

Dans Fears ( Violon + bande orchestrée enregistrée), De la Spiritualité (Piano + bande orchestrée enregistrée + Screen) et Noguchi (Piano + Drums + bande orchestrée enregistrée + Screen) la bande enregistrée est au cœur du processus compositionnel.

 

c/ Instruments préparés 

C’est à Boston (MA), qu’Alice découvre le répertoire de John Gage et George Crumb et le fait que, la musique pour piano préparée, tient une place non négligeable dans leur geste, ainsi que dans leur répertoire.

Lorsqu’il découvre, quelques années plus tard le manifeste du futuriste italien Luigi Russolo, L’art des bruits, et la pièce d’Olivier Messiaen, Mode de valeur et d’intensité,

l’importance de créer ses propres textures, (comme l’a souvent martelé Stockhausen), devient évidente.

C’est, peu à peu, qu’Alice construit alors son concept de AOKeys : des claviers midi préparés. Une première pièce, Affinités Electives, puis  Elëments – Part one (commande du pianiste François Mardirossian) verra le jour pour AOK-4, piano midi préparé, à partir de sons de piano, de marimba et de vibraphone.

Les AOKeys prennent une place de plus en plus importante il semble, devenant par exemple l’instrument principal dans Noguchi

3/ ELECTRONIC MUSIC

Si la musique contemporaine classique et moderne a eu un impact, quant au  développement des recherches texturales dans le travail d’Alice, de nombreux producteur.trices de musique électronique ont été une source d’étonnement et d’inspiration.

a/ Aphex Twin et l’aboutissement de la noise music

Au coeur de son oeuvre, il est notamment difficile de ne pas voir Aphex Twin comme une version électronique pop digérée des recherches expérimentales de la noise musique. Comment ne pas voir dans l’album de 1975, Natura Sonorum, du compositeur français Bernard Parmegiani, les prémices de Selected Ambient (1992).

Ce lien avec Aphex Twin comme une version IDM de la noise music est une influence au centre du travail d’Alice dans Fra Angelico (musique électronique + piano).  La noise music est elle; au centre dElectives Affinities (clavier préparé AOK-5 + piano)

b/ Hyperpop, l’agressivité en musique

Si la musique contemporaine classique et moderne a eu un impact dans le développement des recherches texturales pour Alice, la sidération devant le manifeste hyperpop, qu’est le premier album de la productrice écossaise Sophie Oil of Every Pearl’s Un-Inside, est totale.

L’agressivité des textures, le figuratif des matières, tel que le plastique et le métal, l’utilisation à outrance comme moyen de tension ont conduit Alice à de nombreuses recherches que l’on voit apparaître à partir de Fra Angelico (musique électronique + piano), mais aussi dans Stranging (synth + electronic music)

c/ La texturale synth de l’ambient

La culture de l’ambient s’invite parfois dans l’écriture électronique d’Alice Orpheus. No Savior (synth + electronic music) , second track de Fire  notamment cherche la transition entre l’ambient électronique et acoustique développant son propos à partir de synthétiseurs pour finir au piano.

4/  LE JAZZ  & LA SOUL

Harmonisation

C’est au cours de ces études avec Ran Blake et Paul Bley notamment, qu’Alice prend conscience de la créativité qui se joue dans l’harmonisation et la réharmonisation de thèmes.

Du jazz classique, Alice garde un amour pour des thèmes qui viennent finalement pour la plupart de Tin pan Alley, et bien sûr d’une joie de la performance. Et c’est dans le jazz des années 70, où la complexité harmonique et l’élaboration de systèmes d’improvisation, deviennent compositionnels, qu’Alice trouve une inspiration presque écrasante pour son écriture.

Des thèmes de Carla Bley, joués par Paul Bley, comme Ida Lupino, à Facing de Keith Jarrett, d’un Summertime joué par Ran Blake un soir de pluie dans son appartement de Boston, à l’harmonie inimitable de Thelonius Monk , Alice reste marqué par ce concept que l’on retrouve à nu dans ses

enregistrements For november (piano+ electric bass )

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